Série de lectures n°1 : le choix des bibliothécaires, horizons intérieurs

La Fondation Jan Michalski souhaite partager avec vous diverses séries de suggestions de lectures, en forme de promenades dans les rayonnages de la bibliothèque…


Nos bibliothécaires vous proposent quelques chefs-d’œuvre de la littérature de confinement, bon gré mal gré, des classiques qui regardent nos horizons intérieurs.

Henri Michaux « Ailleurs »

Voyage en Grande Garabagne, Au pays de la Magie et Ici, Poddema : ces trois recueils, écrits entre 1936 et 1946, réunissent les voyages imaginaires du poète, des expéditions en terres oniriques abordées en ethnographe.

 

 

 

Stefan Zweig « Le joueur d’échecs »

En 1941, dans le huis-clos d’un paquebot à destination de l’Argentine, un mystérieux aristocrate viennois, fuyant le nazisme, défie aux échecs le champion du monde en titre : dans quelles circonstances terrifiantes a-t-il acquis cette science du jeu ? Une nouvelle allégorique troublante sur la barbarie.

 

Janet Frame « Visages noyés »

L’écrivaine néo-zélandaise Janet Frame, révélée par le film « Un ange à ma table » que Jane Campion adapta de ses textes autobiographiques, a connu l’enfermement des hôpitaux psychiatriques et raconte dans ce récit au scalpel, écrit en 1961, le rapport à la folie, à la peur et à la rébellion.

 

 

 

Virginia Woolf « Voyage au phare »

Dans le décor sauvage des îles Hébrides en Écosse, le phare est une promesse de promenade qui polarise les personnages de la maison en bord de mer de la famille Ramsay. Le temps passe, fuit, offrant une plongée poétique dans les mouvements des âmes.

 

 

 

Xavier de Maistre « Voyage autour de ma chambre »

Le grand classique du vagabondage immobile, écrit en 1794, où un jeune officier, aux arrêts suite à une affaire de duel, transforme quarante-deux jours d’enfermement dans sa chambre en épopée. D’objet en objet, de rêverie en réflexion métaphysique, le voyage est aussi drôle que spirituel.

 

Fernando Pessoa « Le livre de l’intranquillité »

Rédigé entre 1913 et 1935, ce journal de bord d’une vie spirituelle à la richesse exceptionnelle est aussi la chronique des travaux et des jours d’un homme tout à fait ordinaire, Bernardo Soares, hétéronyme de l’auteur. Le dérisoire vide du quotidien élevé en œuvre d’art, par un observateur de « l’infiniment petit de l’espace du dedans ».

 

 

Daniel Defoe « Robinson Crusoé »

Ce parangon du roman d’aventures, publié en 1719 en Angleterre, écrit sous la forme d’un journal intime, met en scène la figure devenue mythique du naufragé sur une île déserte, ou presque, qui questionne la solitude, l’humanité, le rapport entre l’état de nature et la civilisation.

 

 

 

Michel Tournier « Vendredi ou Les limbes du Pacifique »

Cette variation sur le mythe de Robinson Crusoé, publiée en 1967, déplace la perspective du récit, explorant particulièrement le rôle de Vendredi, le jeune indigène sauvé par Robinson, dans son évolution intellectuelle : quand la rencontre avec l’Autre métamorphose la façon de concevoir l’existence.

 

Georges Perec « Un homme qui dort »

Un étudiant parisien qui, un matin, ne se lève pas pour se présenter à un examen et se laisse envahir par la torpeur, sert de point de départ à une expérience romanesque du détachement au monde, de l’indifférence absolue, dans un texte paru en 1967.

 

 

 

Franz Kafka « La métamorphose »

Un homme se réveille transformé en insecte monstrueux et affronte l’impossibilité de poursuivre son quotidien : ce célèbre conte de Kafka, écrit en 1915, orchestre un cauchemar vertigineux où se heurtent violence, absurde et humour noir.

 

 

 

Unica Zürn « L’homme-jasmin »

À la croisée de l’autobiographie et du document clinique, cette œuvre de l’artiste plasticienne et écrivaine allemande proche des surréalistes, écrite en 1962, dit de l’intérieur la schizophrénie, dans une écriture au plus près de la maladie mentale.

 

 

 

Alexandre Dumas « Le comte de Monte-Cristo »

Ce roman célèbre, publié en feuilleton à partir de 1844, narre la trahison qui frappe le jeune marin Edmond Dantès la veille de ses noces avec Mercédès, ses quatorze ans d’emprisonnement au château d’If, au large de Marseille, son éducation en captivité par l’abbé Faria, son évasion et son immense entreprise de vengeance.

 

 

D. Thoreau « Walden ou La vie dans les bois »

En 1845, l’écrivain américain Henry David Thoreau s’extrait de la société pour vivre deux ans dans une cabane au fond des bois, menant une vie frugale et autarcique, célébrant le monde naturel, méditant sur le sens de l’existence. Un récit culte à la postérité florissante.

 

 

Fédor Dostoïevski « Les carnets du sous-sol »

Également connu sous le titre « Notes d’un souterrain », ce journal intime de fiction, publié en 1864, laisse entendre le monologue aussi amer que furieux d’un homme retiré dans sa cave, blâmant avec verve la société de ses semblables.